Antiquaire et brocanteur : quelle différence y a-t-il ?

Réunis par la même passion pour le Commerce des Antiquités, objets rares et mobiliers anciens, l’antiquaire et le brocanteur se différencient cependant par la qualité et l’authenticité des biens proposés à la vente.

Antiquaires et brocanteurs face à la législation

La Loi désigne antiquaires et brocanteurs comme des marchands spécialisés dans « l’achat, la vente et l’échange d’objets mobiliers usagés ou acquis de personnes autres que celles qui les fabriquent ou en font commerce ». Pas de diplôme exigé ni de réglementation particulière pour accéder à la profession d’antiquaire, il est donc difficile de différencier l’antiquaire du brocanteur au regard des textes de loi…

La garantie d’authenticité

Alors comment distinguer antiquaire et brocanteur ? La différence se situe au niveau de la garantie du bien vendu : le brocanteur vend des objets dans l’état sans garantie, alors que l’antiquaire réalise une expertise de la valeur du bien, identifie son origine (auteur, matériaux, époque) et délivre un certificat d’authenticité.

Une approche différente

Tous deux passionnés par le Commerce des « objets de seconde main », le brocanteur et l’antiquaire ne proposent cependant pas le même type de biens à vendre. L’antiquaire s’adresse à une clientèle amatrice d’objets d’Art, d’Antiquités et de matériaux rares. Le brocanteur vend davantage d’objets de curiosité et de mobiliers insolites pour une clientèle plus éclectique à la recherche d’originalité.

Les Associations d’Antiquaires : un gage de sérieux et de qualité

Les Antiquaires se sont réunis en Associations pour faire valoir leur professionnalisme et protéger les amateurs d’Art. En contact permanent avec le Marché de l’Art et des Antiquités, les Associations d’Antiquaires exercent leur expertise selon une charte de déontologie stricte qui s’articule autour de l’authenticité, la qualité et l’honorabilité. Parmi les syndicats professionnels français, citons le SNCAO et le SNA qui valorisent l’éthique de la profession, garantissent la légalité des déballages marchands et des brocantes de valeur.

L’horlogerie ancienne : petits trésors d’ingéniosité et de beauté absolue

Véritable trait d’union entre l’histoire et la technologie, l’horlogerie ancienne est le reflet d’un patrimoine d’exception, né du savoir-faire hors-pair de nos ancêtres.

 Horlogerie ancienne : témoin d’un voyage fantastique dans le temps

L’horlogerie ancienne hérite du savoir-faire exceptionnel des maîtres horlogers en quête de précision absolue. Depuis l’horloge solaire créée sous l’Antiquité jusqu’à nos jours, les horlogers ont rivalisé d’ingéniosité pour parfaire la mesure du temps et la recherche de précision. L’apparition de l’aiguille des minutes, du balancier et de l’échappement a donné l’essor à la fabrication des horloges du XVIIIe siècle.

Sous le règne de Louis XIV, les talentueux horlogers français tels que Boulle, Jérémie et Balthazar Martinot, réalisent des petits chefs d’œuvre de technologie : pendules dressées sur des chevaux ou des éléphants, cartels incrustés de cuivre, de nacre et d’écaille de tortue…

Pendule aux vestales en bronze de Richond à Paris présentée par Clock Prestige

Horloges, pendules et cartels : de véritables bijoux de technologie

Pendant l’époque Empire, les maîtres horlogers créent des pendules adaptées au style et au mobilier de l’époque. Sur le thème de l’Egypte, les cartels et pendules s’habillent de bronze et mettent en scène des personnages grecs ou romains.

Après la chute de l’Empire, la période Louis XVIII et Charles V revisite le style Napoléonien et s’inspire du romantisme de la littérature. Les horloges de l’époque valorisent les personnages mythiques de l’Antiquité.

Sous Charles V, les horlogers mettent au point de véritables prouesses technologiques pour conjuguer esthétisme et précision. Breguet, Janvier, Madge, Jargensen, Soyer, Inge et Garnier marquent l’histoire de l’horlogerie en signant des cartels et pendules d’exception.

Sous Napoléon III, la pendule se distingue par ses colonnes torsadées en bois, son œil de bœuf bordé de nacre et sa surface en bronze ou en régule.

Petit chef d’œuvre recelant une mécanique de haute précision, l’horlogerie ancienne rythme avec cœur la passion des collectionneurs d’horloges, de pendules et de cartels à travers le temps.

La porcelaine de Meissen : le charme et la finesse de l’or blanc

Inspirée de l’incontournable porcelaine chinoise et japonaise importée en masse au XVIIIe siècle, la porcelaine de Meissen perpétue son succès mondial depuis 300 ans.

Porcelaine de meissen présentée par Galerie Bottger
Porcelaine de Meissen : 1ère porcelaine européenne

Durant le 18ème siècle, les européens amateurs de porcelaine font importer de grandes quantités depuis la Chine et le Japon. En Allemagne, le Prince de Saxe « Auguste Le Fort » est un grand collectionneur de porcelaine. Il décide de mettre en œuvre de grandes recherches pour découvrir le secret de fabrication de la porcelaine.

En 1708, l’alchimiste Friedrich Böttger et le savant Tschirnhaus, missionnés par le Prince,  mettent au point le procédé de fabrication : un certain dosage de kaolin, d’albâtre et de quartz chauffé à plus de 1300°C. La première porcelaine d’Europe est née.

© Galerie Bottger

Manufacture de porcelaine de Meissen : un secret de fabrication bien gardé

Le Prince dépose le brevet en 1709 et débute dans le plus grand secret, à partir du 6 juin 1710, la production de porcelaine dans le château d’Albrechtsbourg à Meissen. Cette véritable forteresse permettra de garder pendant de nombreuses années le secret de fabrication de la porcelaine de Meissen. En 1861, la manufacture déménage non loin du château, à la sortie de la ville.

Meissen : caractéristiques d’une porcelaine d’exception

La porcelaine de Meissen se caractérise par la finesse de ses motifs floraux sur presque toutes ses pièces : services de table, vases, figurines, chandeliers, lustrerie, cadre de miroir, tables et consoles.

La signature emblématique des deux épées bleues entrecroisées symbolise la plus ancienne porcelaine encore convoitée aujourd’hui. Les trois siècles de fabrication valorisent une influence cosmopolite et multiculturelle sur le développement artistique de la porcelaine de Meissen. Aujourd’hui encore, le savoir-faire artisanal perpétue cette marque de fabrique reconnue dans le monde entier.

Les meubles de port : l’exotisme au service du raffinement

Les meubles de port, pièces uniques créées au XVIIIe siècle, sont la marque d’une vague de fabrication prestigieuse dans les villes portuaires françaises telle que Bordeaux.

Commode de port marseillaise en acajou massif XVIIIè présentée par Philippe Glédel

 

Les meubles de port : naissance d’un art raffiné

Pendant le XVIIIe siècle, Bordeaux et son port rayonnent sur le commerce international. Marchandises, esclaves et bois précieux affluent depuis Cuba, les Antilles, l’Amérique et l’Afrique. Les grands armateurs et trafiquants d’esclaves s’installent dans de somptueux hôtels particuliers richement meublés.

Les meubles portuaires : une ode à l’acajou

L’acajou est l’essence même du meuble portuaire. Ce bois exotique massif a été très utilisé pendant le XVIIIe siècle pour la fabrication de ce mobilier d’exception. L’acajou fait son apparition en 1520 en Espagne, acheminé en blocs et planches à bord de caravelles, et en 1595 en Angleterre, pour la construction navale.

Commode de port – Travail d’ébénisterie nantaise – poinçon de Jurande 1772 présentée par Philippe Glédel

Les meubles bordelais : caractéristiques et singularité

Grâce aux quantités de bois jetés sur les quais du port, les ébénistes bordelais créent une vague de meubles élégants et raffinés, destinés à décorer les demeures majestueuses de Bordeaux. L’acajou massif souligne l’exubérance et la richesse du meuble de port, semblable au baroque. D’inspiration Louis XV, les meubles de port reprennent le style rocaille et néoclassique.

Le meuble portuaire déploie une abondance de lignes sculptées et moulurées. La marqueterie s’efface totalement pour laisser s’exprimer les ornementations florales, les ferrures, les courbes galbées et les pieds en volute.

Antiquaire spécialisé dans les meubles de ports.

Antiquité Philippe Glédel
Mobilier 18e, Meubles régionaux, Meubles de port

35300 FOUGERES

Le mobilier provençal : toute la virtuosité et la diversité de la Provence

Le mobilier provençal du XVIIIe et du XIXe siècle se caractérise par le mouvement voluptueux de ses courbes et la finesse de ses éléments décoratifs.

Commode sauteuse provençale Louis XV. Bois de noyer. Epoque fin du XVIII°.
Présentée par Chatelan Antiquités

Les meubles provençaux : les perles de la Provence

Les ébénistes provençaux, appelés aussi fustiers, sont des artisans d’exception qui allient le savoir-faire de l’ébénisterie et de la sculpture. Pendant les XVIIIe et XIXe siècles, les fustiers se sont inspirés du style Louis XV venu de la Capitale et des influences italiennes pour créer le style provençal.

Composé d’essences privilégiées telles que le noyer, le mûrier et l’olivier, le mobilier provençal se caractérise par une abondance de décors moulurés et sculptés. Les meubles anciens provençaux s’habillent de motifs décoratifs inspirés de la nature régionale : fleurs de rose ou de jasmin, coquille, rinceaux de feuillages, rameaux d’olivier, guirlandes de laurier…

Buffet provençal de mariage Louis XV. Bois de noyer. Epoque XVIII°.
Présenté par Chatelan Antiquités

Le mobilier de Provence : entre élégance et originalité

La plus grande production de meubles provençaux se centralise dans la région du Gard et des Bouches-du-Rhône. A Arles, les motifs fleuris sont à l’honneur. A Fourques, le mobilier provençal se dote de décors sculptés et de moulures en volutes. A Nîmes, c’est le style rocaille et le style Louis XVI qui s’imposent.

Le mobilier provençal se décline en une multitude de meubles adaptés aux usages et aux modes de vie régionaux :

  • la commode provençale : meuble phare du style provençal, très galbé et en forme tombeau, de nombreux motifs, des décors moulurés et sculptés
  • l’armoire provençale : appelée garde-robe en Provence, surmontée d’une corniche en chapeau de gendarme, traverse basse chantournée, pieds souvent en « escargot »
  • le buffet provençal à glissant : appelé aussi crédence, avec portes à glissières donnant sur un gradin, modèle plus élancé et original que le buffet classique
  • le pétrin provençal : coffre reposant sur 4 pieds réunis par des traverses et des entretoises
  • la panetière provençale : associée généralement au pétrin provençal, garde-manger muni de petits pieds mais le plus souvent suspendu à un mur
  • l’étagère provençale : se substitue au vaisselier pour compléter le buffet provençal, munie de pieds, elle compte 3 ou 4 rayons surmontés par une corniche

 

Biennale des Antiquaires 2012 au Grand Palais

Du 14 au 23 septembre, quelques 150 exposants (dont 45 nouveaux) présenteront au Grand Palais, agrandi cette année par la réouverture du fameux  Salon d’Honneur et de ses 12.000 m2, une multitude d’œuvres s’élevant, d’après les organisateurs, à plus de 50 milliards d’euros.
Christian Deydier,  président du Syndicat National des antiquaires, a confié au créateur Karl Lagerfeld les décors de la XXVIe Biennale des Antiquaires, dont le projet serait des scènes de rues parisiennes à la Belle Epoque inspirées des expositions universelles du début du XXe siècle et de l’architecture des galeries commerçantes du XIXe.

Plusieurs siècles d’arts seront exposées : mobilier, peintures, faïences…

La Galerie Vallois présentera une collection américaine des années 1920.
Steinitz apportera un somptueux bureau plat à huit pieds à tètes d’indienne et masques de Daphné de André Charles Boulle.
Un stand entier  consacré au grand ébéniste  français Jean Henri Riesener, fournisseur de Marie Antoinette, sera présenté par la maison Kraemer.
De nombreuses sculptures bouddhistes chinoises de la dynastie Song seront réunies à la galerie Jacques Barrére.
Peter Marino aura un stand que lui aura confié les new yorkais, L&M Arts  avec des œuvres de Dubuffet ou Warhol.
Charlotte Perriand  meublera un appartement parisien, présenté par François Leffanour.
Parmi les tableaux : une des œuvres les plus chères  de la Biennale sera « Tasse, verre et fruits » de Cézanne chez Krugier.
Cote joaillerie ,le grand marchand de Hong Kong, Wallace Chan promet une nature vivante de libellules,fleurs et poissons .Il rejoindra Boucheron et Chaumet, Bulgari  dont la pièce maitresse sera un collier en cascade avec brillants évaluée à 2 millions 600 euros ,Piaget, Harry Winston, Cartier, Christian Dior, Van Cleef & Arpels  qui nous montreront de nouvelles  créations  faites autour des oiseaux de paradis et dont le prix s’élèverait  jusqu’à 635.000 euros.

Cette XXVIe Biennale des antiquaires de Paris  rassemble les plus grands marchands français et étrangers, les collectionneurs fortunés de tous les pays du monde ainsi que les amateurs de l’Art.

Retrouvez tous les salons d’antiquaires en France sur Anticstore.

Artisans d’Art : art traditionnel et passion pour les Antiquités

Au service des Antiquités et objets d’Art, les Artisans d’Art perpétuent le savoir-faire ancestral de création et de restauration.

Les artisans d’Art : pour pérenniser le cachet des Antiquités

Les Artisans d’Art ont pour vocation de créer ou de restaurer des Antiquités, objets rares, mobiliers anciens. Les métiers d’Art rassemblent un large éventail de savoir-faire au service des Antiquités : argenteur, canneur- rempailleur, doreur, encadreur, relieur, miroitier, ébéniste, mosaïste… Sous le terme d’ « Artisans d’Art », on désigne les restaurateurs d’ancien et les artistes (créations neuves).

Ces Artisans d’Art allient la maîtrise de l’histoire de l’Art, ses évolutions artistiques et le travail manuel. Créativité, déontologie et patience orchestrent le travail des artisans d’Art. Dans le cadre d’une restauration d’Art, l’Artisan met tout en œuvre pour redonner l’éclat à l’objet ancien tout en conservant son aspect usé par le temps. L’œil ne doit pas y distinguer l’art de la restauration.

Les Artisans d’Art et Artistes Français : un métier par passion

Les Artisans restaurateurs d’Art mettent leur expertise au service des musées, des monuments historiques, des services publics et des particuliers pour la restauration des Antiquités et du patrimoine français. Tous les métiers d’Art conjuguent la technicité, la passion et le savoir-faire traditionnel pour sublimer les objets et mobiliers anciens.

Guidés par leur passion pour les antiquités, les Artisans d’Art réalisent une restauration qui valorise le style et l’époque de chaque objet d’Art. Ces restaurateurs d’Art rivalisent d’ingéniosité pour redonner aux objets et mobiliers anciens leur cachet d’origine et leur authenticité.

Suivez les artisans d’art sur facebook : ArtisanRestauration.Art

La commode de style Louis XV : entre charme et élégance

© Chatelan Antiquités

Teintée de féminité absolue, la commode Louis XV affirme l’audace de ses lignes courbes et révolutionne la décoration intérieure avec l’apparition de l’esthétique rocaille (ou rococo).

Contexte de la commode style Louis XV

Le style Louis XV (1730-1760) balaie d’un vent de créativité et de modernité les arts décoratifs de l’époque. Meuble emblématique du règne, la commode Louis XV séduit par sa finesse et son élégance, pour s’adapter avec aisance aux intérieurs plus réduits et plus féminins.

Sous le règne de Louis XV, le style rocaille ou rococo est à son apogée. Les motifs en bronze tels que les rochers, coquilles, pierres naturelles et feuillages se marient aux formes asymétriques, les courbes sinueuses et les ornements excessifs.

Commandée par ou pour des femmes, la commode Louis XV s’affine et propose des courbes plus légères. Les ébénistes de l’époque rivalisent d’ingéniosité pour offrir plus de confort et d’intimité autour de petites commodes galbées et de sauteuses ornées de motifs en bronze.


Commode présentée par Antiquités Rigot et Fils

La commode de style Louis XV : caractéristiques

Influencés par l’Extrême-Orient, les créateurs sous le règne Louis XV habillent la commode de bois naturel mouluré, de placage, de marqueterie, de chinoiseries et de panneaux de laque orientale. Les poignées, sabots et chutes sont rehaussés de bronze doré et ciselé. Galbée à souhait, la commode Louis XV troque ses traverses contre de grands panneaux de marqueterie sur toute sa surface.

La commode Louis XV se décline en divers petits meubles de rangement. Semainiers, chiffonniers et encoignures soulignent l’inventivité des ébénistes de l’époque pour charmer la gente féminine et optimiser l’espace des intérieurs plus petits. Composés de nombreux tiroirs, ces meubles apparentés à la commode Louis XV s’épanouissent dans un contexte où le style rocaille révolutionne avec audace les arts décoratifs.

Sur facebook : Mobilier XVIIIe

L’Art Nouveau réinvente le quotidien avec esthétisme

Mouvement artistique avant-gardiste, l’Art Nouveau balaie d’un vent de modernité absolue l’architecture, les arts décoratifs et graphiques du XIXe siècle.

Art Nouveau : contexte et descriptions

Né à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, l’Art Nouveau apparaît en réaction franche avec le classicisme ampoulé et creux de cette période. L’émergence de l’Art Nouveau marque une volonté de se renouveler et de se libérer du style néo-classique hérité de la Renaissance qui ne correspond plus à la réalité de l’époque.

L’Art Nouveau se caractérise par l’élégance et la liberté des lignes courbes, des formes épurées, des arabesques audacieuses et des couleurs puissantes. Inspiré de l’Art Japonais et de l’observation de la nature, l’Art Nouveau fait la part belle aux motifs végétaux stylisés. Dans cette invitation à prendre conscience de l’esthétisme de la nature, l’Art Nouveau puise son inspiration dans les fleurs, les arbres, les animaux et les insectes.

Caractéristiques du style Art Nouveau

Les architectes et décorateurs souhaitent revisiter le quotidien en conjuguant l’esthétique à l’utile. Leur vocation est de teinter la vie quotidienne avec plus de sensibilité, de féminité, de sensualité, voire d’érotisme. En opposition à l’industrialisation classique mal pensée, ils innovent en prônant l’artisanat traditionnel et en se rapprochant du style néo-gothique : la ferronnerie bat son plein, les mosaïques, les fresques et les vitraux ornent de toute part.

Arts nobles (peinture et sculpture) et arts mineurs (arts décoratifs) sont désormais intimement liés. De nouveaux matériaux tels que le verre et l’acier sont mariés au bois et à la pierre. Inspirée de la nature, l’innovation formelle marque la création des pâtes de verre multicolores, les entrelacs de ferronnerie sur les rampes d’escaliers, le mobilier à ondulations de bois.

L’Art Nouveau a su imposer le rôle de la matière, l’affirmation de la structure, l’audace des lignes dynamiques empruntées au Baroque, dans sa recherche constante de la vérité de la nature.

Les verreries Legras – Montjoye et Le Verre Français Schneider

Témoins et acteurs de l’histoire de l’art décoratif, ces célèbres noms de verreries françaises signent de véritables chefs d’œuvre et pièces décoratives intemporelles.

François Théodore Legras : maître verrier de l’Art Nouveau

François-Théodore Legras (1839-1916) est l’un des plus célèbres maîtres verriers français de l’Art Nouveau. Originaire des Vosges, il passe son enfance dans un univers bucolique et naturel, ce qui sera par la suite sa principale source d’inspiration pour ses œuvres d’art : la faune et la flore, les paysages composés de lacs et de forêts.

Devenu Directeur de la Verrerie de la Plaine St-Denis en 1866, il fait construire peu à peu un empire industriel composé de 1400 ouvriers sur 20 000m². PDG de Legras et Cie, puis de la Verrerie et Cristallerie de Saint-Denis, ce capitaine industriel est récompensé lors de nombreuses expositions. Avec Gallé, Daum et Lalique, il fait partie des 4 maîtres verriers à la fondation de l’Art Nouveau.

Cette verrerie produit des objets utilitaires destinés aux placards des ménagères, des hôpitaux et des pharmacies. La signature Legras caractérise une verrerie décorative et artistique réalisée avec un verre multicolore, parfois rehaussé d’or, d’émail ou de peinture à froid. Il s’agit également de bouteilles à figures, appelées aussi bouteilles de forme ou carafes-réclames, destinées aux distillateurs.

Verrerie d’art Le Verre Français par Charles Schneider

Maître de l’Art Déco, Charles Schneider est créateur des griffes de verrerie d’art « Le Verre français » et « Schneider », avec son frère Ernest. Audacieuses et singulières, ces deux verreries sont très populaires, aujourd’hui encore. Leurs formes, couleurs et décors témoignent de véritables prouesses techniques pour la fabrication du verre artistique.

Après leur apprentissage à la manufacture de verre Daum à Nancy, les frères Schneider créent leur entreprise « les Verreries Schneider » en 1913 à Epinay-sur-Seine. Le succès est au rendez-vous : ses œuvres sont vendues partout dans le monde et l’entreprise compte 500 employés. Cependant, la Grande Dépression conduira l’entreprise à la faillite en 1938.

La signature Schneider se définit par ses décors très créatifs, sa large variété de verres colorés, ses coupes à bijoux et ses coupes à pieds noirs. Dans les années 1920-1930, Le verre français par Charles Schneider est la plus importante verrerie d’art en Europe.