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La porcelaine française du XVIIIe siècle

Inspirée de la porcelaine chinoise et japonaise, la porcelaine française du XVIIIe valorise une signature de prestige, reflet d’un authentique savoir-faire national.

La porcelaine est née en Chine au début de notre ère. A partir du XVIIe siècle, les Compagnies des Indes importent en Occident la porcelaine chinoise et japonaise. Le voyageur et marchand vénitien Marco Polo emporte dans ses bagages cette porcelaine et l’introduit en Europe sous le nom de « porcella ».

De nombreux céramistes européens tentent d’imiter cette porcelaine chinoise. Ils créent une pâte tendre mais celle-ci n’arrive pas à égaler la blancheur et la solidité de la porcelaine asiatique. En Allemagne, sur les ordres du Prince de Saxe « Auguste Le Fort », passionné de porcelaine, Böttger et Tschirnhaus découvrent le secret de fabrication de la porcelaine à Meissen à partir d’un gisement de kaolin.

La porcelaine de Meissen reste l’unique concurrente de la porcelaine asiatique jusqu’à la découverte d’un gisement de kaolin à St Yrieix la Perche, près de Limoges en 1768. La manufacture de Sèvres est l’une des premières à produire la véritable porcelaine à pâte dure.

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La porcelaine au XVIIIe siècle

Alliance de kaolin, d’albâtre et de quartz, la porcelaine s’introduit avec succès dans les arts décoratifs français au 18ème siècle. Inspirée des décors en camaïeu ou polychrome de la porcelaine chinoise, la porcelaine française  rivalise d’ingéniosité pour séduire une clientèle aisée. Plus luxueuse que la faïence, la porcelaine devient une matière de prestige réservée à l’élite française du xviiie.

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Même si l’assiette et le plat en porcelaine restent les grands classiques des arts de la table, la porcelaine du XVIIIeme siècle est aussi très utilisée pour la production d’objets d’art et de décoration. A l’incontournable service en porcelaine se joignent vases et sculptures en porcelaine polychrome ou en biscuit. De nombreuses plaques de porcelaine entrent dans l’ornementation des plus beaux modèles de meubles et de pendules du XVIIIe siècle.

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 Porcelaine de Sèvres, Limoges, Paris, St Cloud, les manufactures de porcelaine au XVIIIe siècle bénéficient de la protection de princes et personnalités de la Cour Royale.

L’âge d’or de la faïence au XVIIIe siècle

Au 18ème siècle, l’art de la faïence est en plein essor. De Nevers à Rouen, de St-Clément à Moustiers, de nombreuses faïenceries valorisent les gestes traditionnels de la faïence d’exception. 

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Plat en faïence de LYON – XVIIIème siècle

Faïence 18ème siècle : origines et contexte

Né au IXe siècle au Moyen-Orient, l’art de la faience s’étend sur tout le bassin méditerranéen. Au XVe siècle, les Maures l’introduisent en Espagne où l’on met au point les célèbres faïences hispano-mauresques de Valence, Manises et Malaga.

Ces pièces sont exportées en Italie par bateaux majorquais, d’où l’appellation de « majolique ». La faïence hérite ensuite de son nom en référence à la ville de Faenza, temple italien de la production de céramique. En France, on appelle « majolique » la production italienne du XVe et XVIe siècles et des premières productions françaises.

La tradition faïencière connaît un âge d’or durant le 18ème siècle puis son succès s’affaiblit avant de retrouver un sursaut d’intérêt pendant la Restauration et de s’éteindre définitivement à la fin du XIXe siècle.

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Plat attribué à LA TOUR D’AIGUES – XVIIIème siècle
Assiette paysage MARSEILLE – XVIIIème siècle

La faïence au XVIIIe siècle

Faite d’argile, d’émail blanc, d’étain et de feu, la faience XVIIIeme siècle conjugue avec raffinement le Beau et le Fonctionnel. En fonction des régions et des tendances des arts décoratifs, chaque faïencerie cultive une signature qui lui est propre et produit des faïences aussi raffinées que variées. Parmi la grande diversité des formes et des motifs, mentionnons le décor à istoriato, le décor à compendiario, le décor en camaïeu et le décor à la Bérain.

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Rafraichissoir Faience de MARSEILLE

Les pièces les plus plébiscitées sont de loin l’assiette et le plat en faïence mais la créativité des faïenceries donne naissance à de nombreux chefs d’œuvre. La faience sublime les arts de la table (rafraîchissoir, saupoudreuse, légumier) mais également les usages dans la salle de bain (plat à barbe, fontaine, bidet en faïence), le bureau (encriers, écritoire en faïence), le salon (bouquetière, cache-pot) et même dans les hôpitaux (pot à pharmacie, bénitier, statuette de saint en faïence).

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Corbeille en faïence de MARSEILLE

Assiette en faïence de MARSEILLE
Situées près des gisements d’argile et des voies de circulation (terrestres, maritimes et fluviales), Les plus importantes faïenceries françaises sont créées à la fin du XVIème et pendant le XVIIème et XVIIIème siècle : Nevers, Rouen, Saint-Clément, Lille, Lyon, Moustiers et Marseille (par les frères Clérissy). La faience du XVIIIe bénéficie aujourd’hui d’une renommée internationale.

La faïence de Moustiers

Célèbre pour son élégante finesse et ses décors entièrement façonnés à la main, la faïence de Moustiers cultive avec cœur une notoriété internationale depuis le XVIIe siècle. 

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Plat MOUSTIERS à décor BERAIN – XVIIIème siècle et Plat armorié en faïence de MOUSTIERS -XVIIIème siècle présentés par Galerie Orélys

Faïence de Moustiers : céramique d’excellence

Temple de la tradition faïencière dans le bassin méditerranéen, Moustiers Sainte-Marie perpétue l’art de la céramique d’exception. Situé au bord du Lac de Ste Croix et des Gorges du Verdon, le joli village de Moustiers Ste-Marie réunit les plus beaux ateliers de faïencerie traditionnelle en Provence.

Depuis le Moyen-âge, Moustiers Sainte-Marie fabrique des objets en terre cuite vernissée aux teintes naturelles brunes et verdâtres. Le village artisanal est devenu une référence historique de l’art de la céramique en 1668. A partir d’un secret révélé par un moine italien au Monastère de Lérins sur l’ « émail blanc », Pierre Clérissy fabrique une céramique d’excellence : la faïence. Le potier de terre ouvre sa première faïencerie à Moustiers et devient maître faïencier en 1679. Ses décors en camaïeu de bleu lui confèrent une notoriété sans frontières.

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Grand plat MOUSTIERS à décor BERAIN – XVIIIème siècle

Essor de la faïence de Moustiers

La faïence doit son ascension fulgurante à un contexte économique difficile. Pour renflouer les caisses royales, Louis XIV ordonne de fondre toute l’orfèvrerie en or et en argent. La faïence devient alors la vaisselle de référence en France et dans toutes les cours d’Europe. Synthèse d’argile et de feu, la faïence de Moustiers séduit par son raffinement chaleureux, ses décors lumineux et son émail aux mille reflets.

En 1738, Joseph Olérys perfectionne la polychromie et crée les décors « à la Bérain », les médaillons, les guirlandes, les grotesques et les bouquets. En 1770, les ateliers de faïencerie Ferrat mettent au point les décors « au petit feu » où le pourpre et le vert se marient pour créer des motifs variés : paysages, montgolfières, bouquets de fleurs et perroquets.

A partir de la Révolution Française, l’attrait pour la faïence de Moustiers Ste-Marie perd en intensité. En 1927, Marcel Provence redonne à la cité de la faïence et de la céramique ses lettres de noblesse au niveau international. Aujourd’hui, un musée et une vingtaine d’ateliers perpétuent avec cœur la tradition de la faïencerie de Moustiers Ste-Marie.

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Rare assiette en faïence de MOUSTIERS- XVIIIème siècle

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